Je viens tout juste de retrouver ce billet que j’ai écri en début d’année 2020 et qui, faute de temps, n’a jamais publié. C’est quasiment incroyable comme la vie a changé depuis. Il n’y a pas si longtemps encore, je me noyais littéralement dans mon quotidien, à la recherche d’une bouffée d’oxygène qui ne venait jamais, au figuré du moins. Alors si on m’avait dit à l’époque que, d’une semaine à l’autre, le temps abonderait, pour moi comme pour tout le monde d’ailleurs, jamais je ne l’aurai cru… Poursuivre la lecture
Sous mon toit
Demain, je vais faire du levain et, sans blague, ça me donne un p’tit frisson d’émoi. Je n’ai jamais pris le temps d’en faire. En fait, je n’avais même pas réalisé que c’était chose possible (ce qui me rappelle la fois où une amie m’a regardée comme si j’atterrissais d’une autre planète parce que je ne savais pas pouvoir réaliser une pâte feuilletée moi-même. Une donnée que j’avais occultée après avoir visionné une demi-douzaine de tutos qui m’avaient fait relayer cette éventualité dans mon arrière-cerveau et en venir à croire que la pâte feuilletée était née en boîte jaune en supermarché). Bref, juste faire mon pain, il n’y a pas si longtemps encore, me paraissait un idéal à atteindre. Sans que je ne sois appelée à être partout, la parentalité et nos carrières respectives nous accaparaient déjà bien suffisamment ces derniers temps sans que je ne me mette à jouer les boulangères, ne serait-ce qu’une heure ou deux le week-end. Poursuivre la lecture
Il n’y a pas si longtemps, dans un profond moment de découragement/d’exaspération, je me suis surprise à demander à la vie, à voix haute, ce qu’elle essayait de me faire comprendre. Aussitôt, j’ai regretté, ayant peur qu’elle me réponde. Je savais d’ores et déjà que ça ne se ferait pas dans la douceur. On apprend bien peu sur soi quand c’est le calme plat, que les journées se suivent et se ressemblent, égales à elles-mêmes. Poursuivre la lecture
Aujourd’hui j’ai appris coup sur coup que deux de mes cousins allaient avoir un bébé. Ça m’a fait chaud au coeur, notamment parce que ces cousins-là, je les ai moi-même bercés lorsqu’ils avaient la couche aux fesses. C’était d’ailleurs toujours la guerre entre ma soeur et moi pour savoir qui allaient avoir le privilège de les tenir en premier, de les avoir le plus longtemps sur les genoux, de les faire rire… Poursuivre la lecture
Il m’arrive souvent de me dire que si je voyais ma vie à l’écran, je n’y croirais pas. Je me dirais qu’elle est manifestement exagérée, voire grossièrement caricaturale. Qu’une journée débute au petit matin, pour se poursuivre à un rythme effréné au-delà des 22 heures, quasiment tous les jours, non je n’y croirais pas. Poursuivre la lecture
Je ne mentirai pas, ça m’a fait franchement mal quand le grand tatoué baraqué de 28 ans qui m’a fait une consultation au gym a maladroitement présumé de mon âge et m’a donné la jeune quarantaine. Ça m’a pétrifié. J’avais tellement honte de lui dire non, de peur de le mettre mal à l’aise. J’ai pas pu répondre. Il a rétorqué « 38 alors? ». Non chose, j’ai pas 38. J’ai 35 et les 7 ou 8 que tu viens de me donner spontanément, je les reçois comme une belle grosse claque dans le visage, celui-là même que tu associes à quatre dizaines et deux unités (je baigne dans les maths de première année). Surtout, t’étais pas obligé de renchérir que je ressemblais tellement à la fille de 18 ans qui s’entrainait à mes côtés la veille que tu lui avais demandé, après coup, si j’étais sa mère. Poursuivre la lecture
Ma fille est étonnante à bien des égards. Je le dis souvent, mais je vois davantage en elle une adolescente qu’une enfant. Elle est d’ailleurs fascinée par cette phase de la vie. Jusqu’à il n’y a pas si longtemps encore, elle me questionnait continuellement sur l’âge des jeunes personnes qui croisaient notre route où qui se trouvaient sur nos écrans. Est-ce que la grande fille est une ado? Le nombre de fois où j’ai entendu cette question frôle le surnaturel. Maintenant qu’elle les repère et les classe aisément elle-même dans les cases « ado » ou « jeune adulte », cette question est devenue désuète chez nous. Poursuivre la lecture
Une jeune auteure dernièrement reçue à l’émission Plus on est de fous plus on lit, en faisant référence à une récente démarche professionnelle, a abordé le concept d’escalade d’engagement. Une notion qui m’était jusque-là étrangère, mais qui n’a pas manqué d’attirer mon attention même si j’étais au boulot et que j’avais franchement d’autres chats à fouetter (j’essaie de me garder informée en travaillant mais j’avoue que, plus souvent qu’autrement, j’abdique et je coupe le son). Bref, elle a mis un nom sur quelque chose que je vis en ce moment et qui éprouve mes nerfs.
J’ai posé ma peine sur bon nombre de sièges d’autobus. Comme si le 801, le 7 ou le 377 étaient le sanctuaire du vide que tu avais laissé et qui se matérialisait dans mon reflet aux joues creuses, soir après soir. Je n’aurais pas cru que l’on puisse souffrir à ce point d’un amour avorté, par choix qui plus est. Je me rappelle notre tête-à-tête improvisé dans l’éclairage trop orangé de la cuisine ce soir-là. Plus tôt, tu avais quitté la maison sans plus d’égard pour moi que pour le paillasson de l’entrée.
Il m’est infiniment difficile de me départir des choses qui ont servi à mes enfants. C’est pratiquement comme donner une partie de moi. Je peine à croire que les doudous qui ont réchauffé le coeur et les membres de mes bébés puissent quitter notre maison, que les jouets sur lesquels ils ont fait leurs dents sortent de nos vies, que la poussette qui les a trimballés ici et là soit entre les mains d’une autre maman. Poursuivre la lecture