Une jeune auteure dernièrement reçue à l’émission Plus on est de fous plus on lit, en faisant référence à une récente démarche professionnelle, a abordé le concept d’escalade d’engagement. Une notion qui m’était jusque-là étrangère, mais qui n’a pas manqué d’attirer mon attention même si j’étais au boulot et que j’avais franchement d’autres chats à fouetter (j’essaie de me garder informée en travaillant mais j’avoue que, plus souvent qu’autrement, j’abdique et je coupe le son). Bref, elle a mis un nom sur quelque chose que je vis en ce moment et qui éprouve mes nerfs.
Cette idée que, parce que j’ai amorcé et annoncé un projet (ici entre autres), je me sens obligée de le voir aboutir. Or, dans le cas qui nous occupe, mon copain et moi n’avons plus du tout envie d’aller de l’avant avec une ligne de t-shirt conceptualisée et sérigraphiée à Québec. Un cocktail se résumant à un manque de temps, d’inspiration, de motivation et de courage pour excuse. Mais parce que nous en avons parlé à notre réseau et engagé des actions en ce sens, on feel cheap de laisser tomber.
Je me sens comme quand, enceinte de 7 mois et demi, je marchais 45 minutes à l’aller et 45 minutes au retour pour aller apprendre à tricoter en basse-ville. À l’époque, en raison de ma grossesse, je présume, je n’avais absolument aucune mémoire. La prof était contrainte d’être continuellement à mes côtés parce qu’aussitôt qu’elle me quittait, j’étais paralysée avec mes deux aiguilles en main. Je n’étais pas plus apte à tricoter un rang qu’à réciter un poème en mandarin. Christian, n’en pouvant plus de me voir revenir exténuée physiquement et moralement, m’a sommé d’abandonner. Je lui ai dit alors qu’il me connaissait bien mal et que j’irais au bout de ce cours coûte que coûte. Et je me croyais dur comme fer, mais ses réflexions ont tranquillement fait leur chemin et j’ai finalement laissé tomber.
Là encore, je vais laisser tomber. Parce que ce projet ne nous allume plus et que nous en avons déjà plein les bras avec nos enfants, nos carrières, notre maison et nos rénos. Comme je ne sais même plus ce que c’est que d’être zen et que je n’ai aucune envie d’ajouter quoi que ce soit à notre fragile équilibre, je dis non. Et je romps également cet engagement que j’ai pris avec moi-même d’avoir une réalisation significative chaque année. À quoi bon si ça me coupe le plaisir et les ailes? Je crois que j’ai tout intérêt à tourner mes énergies vers ma famille qui grandit plus vite que prévu et qui n’en a rien à faire que je m’accomplisse si ça me lessive le moral de le faire…
4 Commentaires
Jeannine
26 septembre 2018 à 21 h 33 minBien d’accord avec toi, laisse la vie te bercer tu as déjà tellement fait. L’important ce sont les petites choses de la vie qui te donne des beaux et de moments extraordinaires avec les gens qui t’entoure. Je t’aime et je suis fière de toi XX 😘
🌹💖🌼🌺👄
Martine
28 septembre 2018 à 15 h 32 minSi la vie me berce aussi vite que tu berces, je ne m’en remettrai pas 😉
xxx
Johnny
26 septembre 2018 à 21 h 45 minSage décision, y’a des projets qui peuvent être remis à plus tard mais voir grandir ses enfants est l’important du moment présent.
Martine
28 septembre 2018 à 15 h 29 minSurtout qu’à la vitesse où ils grandissent, on peut facilement manquer la parade…