Sous mon toit

Pour elle

Pour elle J’avais 12 ans lorsque, pour la toute première fois, on m’a sensibilisé à la potentielle fin du monde. Je dis « potentielle », mais le scientifique figurant dans le documentaire qui m’était présenté dans le gymnase de mon école primaire, lui, a dit « inéluctable ». Il avait comparé la situation à l’écrasement d’un avion dans lequel les passagers n’auraient toujours pas cédé à la panique. Il a dit que le réveil de l’humanité était trop tardif. C’était en 1996.

Bien que le rythme effréné de l’activité terrestre n’ait en rien ralenti depuis, et que tout converge pour nous le rappeler, je choisis de refuser le déni ou le cynisme, même si ce n’est qu’à mon échelle. Lorsque mes enfants me demanderont comment notre génération et celles qui l’ont précédée ont pu être à ce point indifférentes à leur sort et à celui de leurs enfants, je n’aurai pas honte. Enfin oui, mais pas de mes choix, c’est la promesse que je leur fais. Que je fais à ma fille de cinq ans qui me parle déjà, une étincelle dans les yeux, des enfants qu’elle aura et que je sais sur la sellette avant même qu’ils n’aient vu le jour. Je choisis de penser à eux, en questionnant et en réinventant les contours de mon existence pour faire plus, pour faire mieux. Comme je choisis de focuser sur les milliers de personnes qui font ce même choix.

L’année qui s’amorce en sera donc une sous le sceau du changement, à commencer par la poursuite d’un mode vie plus responsable sur le plan alimentaire: diminution importante de ma consommation de viande et de poisson, préoccupation pour l’achat local, réduction significative de mes déchets – achat en vrac, fait maison et compostage – voilà autant de virages que j’amorce avec un certain vertige. Parce qu’il est vrai que, dans le brouhaha du quotidien, il ne sera probablement pas toujours aisé de garder le cap, à court terme à tout le moins. Mais, avec en tête la vision des petits êtres qui se nicheront un jour dans l’abdomen de ma fille, je me sais en mesure d’y parvenir.

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