Sans mentir, je dois avoir appris la version intégrale d’au moins une cinquantaine de chansons depuis que mes enfants ont vu le jour. J’étais sans me douter, au départ, de l’exercice de mémorisation que ça constituerait. Mais ça a ses avantage puisque je peux rouler Québec-Montréal sans que mon répertoire ne se recoupe, vivement d’ailleurs si l’on considère qu’il n’y a pas si longtemps encore, mon garçon, lui, pouvait les pleurer.
Dernièrement, j’ai senti un essoufflement dans ma propension à chanter. D’un, mes enfants grandissent et, de deux, aussi varié que soit mon registre, il n’en demeure pas moins limité. Alors, une nouvelle tendance a émergé chez-nous, celle d’improviser une petite chansonnette pour celui ou celle qui le revendique, selon une thématique choisie. Ici, nous donnons dans la sémantique animale plus souvent qu’autrement.
Ma toute dernière tentative n’est rien de moins qu’un tabac à la maison. Mes enfants me la redemandent sans cesse et comme j’ai autant de plaisir qu’eux à me prêter au jeu et aux chatouillis qui l’accompagnent, je ne manque pas de la leur chanter à outrance. Il faut les voir, le regard pétillant, se crisper d’anticipation dès les premières notes.
Sur un air dérivé de L’amour est un oiseau rebelle de l’opéra Carmen:
C’était un lion
Caché dans la savane
Qui cherchait une proie pour souper
(en faisant courir ses doigts sur le corps de l’enfant qui se tortille)
Court le lion
Court le lion
(en attrapant l’enfant aux ouïes)
Attrappe une antilope
(en dévorant le bedon de l’enfant)
Et la mange en trois bouchées
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