Hier soir, tandis que j’entendais mon amoureux parler une seconde sur deux, soit au rythme où Philibert appuyait sur la fonction main libre du combiné, j’ai eu une prise de conscience. En mode monoparental depuis deux jours et tandis que j’assurais simultanément la gestion de mon riz frit et celle de mes enfants, je nous ai vu, mon amoureux et moi, de la même manière que je perçois le couple formé par Bill Murray et sa femme dans le film Lost in translation. Nous étions à des kilomètres physiques, vu la distance, et psychiques, vu le filtre du quotidien familial qui brouillait, voire inhibait, notre conversation.
Bien que Christian ne soit en rien une star de cinéma en tournage à Tokyo, il incarnait parfaitement Bill Murray en cet instant précis. Il était là, essayant tant bien que mal de dialoguer avec moi qui, sollicitée de toute part, restait en surface. Une nouvelle occasion de réaliser à quel point une Scarlett Johansson pourrait se glisser insidieusement dans nos vies et tout faire basculer.
On peut se perdre au détour d’un changement de couche ou d’une poussée de fièvre, je le garde en tête. Pas parce que je doute de mon homme, au contraire, mais parce que j’en sais assez sur l’amour pour savoir qu’un fossé peut se creuser à une vitesse étonnante et que, passerelle ou pas, un fossé reste un fossé.
1 Commentaire
Jeannine
24 septembre 2016 à 13 h 37 minWow’💖 contente pour toi, et oui c’est merveilleux d’avoir un conjoint aussi attentionné.
Tu le merite car à mes yeux tu es une fille, une femme et une maman extraordinaire et surtout une personne exceptionnelle et je t’aime énormément même si je n’ai pas toujours été une maman attentionnée, mais je réalise aujourd’hui que moi je n’ai pas eu la chance d’avoir une mère…