Sous mon toit

Quand ça pique

ambreJ’aime mes enfants bien au-delà du raisonnable. Je crois même qu’ils sont las de m’entendre le leur répéter quotidiennement à une fréquence qui frôle le ridicule, mais il n’en demeure pas moins que je trouve parfois difficile et de longue haleine d’être une mère. 

La dernière épreuve en liste a consisté en une crise d’allergie inconnue. Ma fille, prise de démangeaisons répétées, semblait soudainement avoir le potentiel de tous nous rendre fous (plus tôt que tard). Il faut dire qu’Ambre n’a pas une grande tolérance pour l’inconfort au sens large. Alors, aussi mobilisés que nous ayons été autour d’elle lors de ses attaques, c’était nettement insuffisant. La crise comme la démangeaison persistaient.

Ça m’a fait prendre conscience qu’aussi actifs, verbomoteurs, caractériels et nocturnes que soient mes enfants – avec le lot d’énergie et de patience que ça demande – je n’ai rien vu. D’autant que je ne crois pas qu’ils soient, en ça, bien différents des autres enfants.

Cette semaine et des poussières où nous avons été confrontés à une enfant métamorphosée circonstanciellement m’ont fait réaliser que toutes ne sont pas faites pour vivre des situations du genre. Ça m’a rappelé une phrase en vogue chez mes tantes dans les années 90 : la vie nous envoie les épreuves que l’on peut supporter. Personnellement, je ne crois pas être conçue pour accompagner une gamine explosive. Il m’a fallu moins de deux semaines pour en venir à la craindre. J’étais partagée entre une envie de tout faire pour générer le statu quo et un entêtement à réagir en figure d’autorité sensible à sa cause, mais consciente de son devoir de lui enseigner à se contenir (dans la limite du raisonnable vu les circonstances).

Lui ayant offert sans grand succès tout ce que la médecine moderne et traditionnelle voulait bien nous donner pour la soulager, nous en sommes venus à comprendre que l’allergie n’était pas le problème. Quoique réelle, cette dernière a surtout été le catalyseur d’un besoin d’exprimer une colère passagère engendrée par un changement de garderie hâtif, mais nécessaire. De mon côté, cette allergie a surtout permis une prise de conscience. Aussi mature que soit ma fille malgré son jeune âge, elle demeure une enfant. Je l’ai réalisé quand? Quand, à bout de nerfs, je me suis entendu lui dire : Ambre, tu te conduis comme une enfant.

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